Je suis très heureux de faire partie des signataires de l’appel à une Finance de Progrès Social et Environnemental, lancé par le collectif des Financiers pour une planète plus responsable. Très heureux tout d’abord d’être cité au milieu d’entreprise dont l’envergure est bien plus importante que la mienne. Très heureux aussi de faire partie d’un projet où la taille importe peu tant il faudrait de signataires et un relais mondial pour généraliser ce message. Très heureux surtout car cet appel comble un manque, un esprit de corps, une vision évolutive et holistique. Non que le secteur financier n’ait pas créé de labels, appellations, catégories de fonds qui correspondent aux attentes de la société et de leurs clients, mais plutôt que ces labels fixent un ordre, des conditions précises qui permettent à un gestionnaire d’actif de savoir s’il peut utiliser le nom ou pas. Et comme tout ordre, il est utilisé dans la limite de son cadre, suffisamment général pour faire en sorte que l’on trouve des entreprises dont les actions pourraient être remises en cause en fonction de sa sensibilité écologique et sociétale, et également que l’on n’y trouve pas d’autres entreprises qui pourtant nous sembleraient vertueuses en fonction de nos préférences.
Non ici, il s’agit de regrouper des dirigeants de structures financières autour d’un esprit commun, de valeurs éthiques qui ne vient pas se substituer à l’esprit critique en se contentant de respecter les limites d’un cadre sans se poser de question, et qui fait donc appel aux individualités de chacun avec son vécu, son expérience, mises à profit pour dessiner un meilleur futur que celui qui se profile. C’est en cela que cet appel est primordial, car il nous responsabilise en tant que professionnel, et je suis convaincu que plus nombreux nous seront à partager notre vision d’un futur meilleur, à la mettre en œuvre au quotidien, plus le futur qui sera notre présent un jour ressemblera à ce que nous y avons insufflé. Et ce ne sont pas à mon avis des règles fixées dans le marbre qui nous assureront de ce futur. L’ordre, s’il est souvent nécessaire, à cette fâcheuse tendance à déresponsabiliser les acteurs qui vont surtout surveiller les limites fixées, pas leur bien fondé, et risquent d’y oublier leur esprit critique au profit d’une routine confortable.
Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est de comprendre qu’à l’inverse de l’ordre, la liberté confère une responsabilité. La nôtre, celle de nos clients, et plus important, celle du monde que nous voulons construire demain. Et c’est bien ici que réside également le cœur de la démocratie, expression politique de la liberté.
Concrètement, Chez Mon Conseil Financier, la réponse à cet appel se traduit par plusieurs axes de travail :
- Faisant partie de l’ADN de la structure depuis sa création : la volonté de rendre le conseil financier accessible au plus grand nombre, et en particulier la clientèle sensible qui subi souvent plus qu’elle ne maitrise les coûts et le (mauvais) conseil. Qui se matérialise par un accompagnement pour comprendre les contrats souscrit, résilier ceux qui ne servent à rien et surtout former au fonctionnement de ce système pour éviter d’en être de nouveau les victimes et au contraire en profiter pour construire leur avenir sur des bases plus solides. In Fine, l’objectif est bien la réduction des inégalités par l’accès à l’information.
- Également présent depuis les débuts, le mode de rémunération principal choisi (les honoraires) assure de l’indépendance du conseil quand l’immense majorité des professionnels utilisent le cadre juridique franco-français du commissionnement sur placement, beaucoup plus rémunérateur, mais induisant un conflit d’intérêt systématique entre le conseil prodigué au client et la rémunération du professionnel surtout lorsque le conseil est présenté comme « gratuit ». L’objectif est donc bien d’améliorer l’éthique des affaires en renonçant au gain financier à court terme.
- Axe nouvellement développé et en phase avec les deux premiers points : Flécher les investissements de mes clients vers des supports à la fois durables et peu chers. Je ne cite pas la performance, dans la mesure où elle découlera à la fois de l’engouement sociétal sur ces sujets, mais également de la durabilité des solutions, le rendement financier attendu devant être en adéquation avec l’horizon de placement que l’on conseille à nos clients, soit plus de 8 ans pour des actions. Les étoiles semblent alignées, et pour concrétiser un changement de paradigme dans le « terme » ou l’horizon, il ne manque plus qu’à objectiver les gérants de fonds ainsi que les commercialisateurs sur les mêmes durées. Il est certain que l’instabilité financière serait moindre. Pour éluder ce dernier point, chez Mon Conseil Financier, nous orientons nos épargnant ayant la fibre social et/ou environnementale, vers des sociétés de gestion et/ou ETF indiciels qui ne voient pas uniquement la collecte qu’ils pourront réaliser à court terme. Le second objectif est que les investisseurs finaux s’approprient le pouvoir discrétionnaire du choix de la manière avec laquelle leurs excédents de liquidités seront recyclés dans l’économie réelle, la démocratie dans l’épargne comme j’aime à l’appeler. Il est aujourd’hui plus que temps que nous prenions tous la pleine mesure des moyens à notre disposition pour avoir un impact, et l’épargne est un des leviers les plus puissants.
Voilà, le monde de demain est à construire, brique par brique, sur les fondations que constituent notre monde actuel. Même si historiquement et collectivement, nous n’avons jamais vécu aussi longtemps, été en paix aussi souvent, pris conscience de l’impact de l’activité humaine de manière aussi précise, le progrès de l’humanité doit aller au-delà. On stigmatise souvent le concept de progrès, assimilé à de la béatitude devant la technologique. Mais ce serait oublier que le progrès est avant tout humain avant d’être scientifique ou technique. Ne l’oublions pas, au contraire, brandissons le comme un étendard face au déni et à la résignation, deux écueils dans lesquels on tombe trop souvent lorsque l’on souhaite imaginer un avenir par nature incertain …
François Galvin